Dans le domaine de l’assurance de dommages, la souscription repose sur un principe fondamental : évaluer le risque réel que représente un bien assuré. Lorsqu’il s’agit d’immeubles résidentiels, cette évaluation ne se limite pas à la localisation ou à la valeur de reconstruction. L’état général du bâtiment et la qualité de son entretien constituent des facteurs déterminants dans la décision d’un assureur d’accepter ou non un risque, ainsi que dans la fixation de la prime.
Un entretien inadéquat d’un immeuble peut augmenter considérablement la probabilité d’un sinistre — qu’il s’agisse d’un dégât d’eau, d’un incendie ou d’un effondrement de structure. Voici un survol des principaux éléments observés par les assureurs et de leur impact sur la souscription.
La toiture est l’un des éléments les plus scrutés par les assureurs lors de la souscription ou du renouvellement d’un contrat. Une toiture en mauvais état, dépassant sa durée de vie utile, représente un risque élevé de sinistre par infiltration d’eau, surtout dans un climat québécois marqué par d’importantes variations de température.
Les assureurs exigent souvent :
- La date d’installation ou de remplacement de la toiture.
- Le type de matériau utilisé (bardeaux d’asphalte, membrane élastomère, tôle, etc.).
- Les preuves d’entretien, comme le nettoyage des gouttières ou la réparation de joints.
Une toiture entretenue prolonge non seulement la durée de vie du bâtiment, mais contribue aussi à réduire la fréquence des réclamations pour dommages d’eau, un type de sinistre en forte croissance au Canada.
Le chauffe-eau est l’une des principales causes de dégâts d’eau dans les résidences. La plupart des assureurs exigent aujourd’hui son remplacement préventif tous les 10 à 12 ans. Un chauffe-eau en fin de vie est considéré comme un risque aggravé, pouvant mener à une exclusion ou à une surprime.
Lors de la souscription, les assureurs vérifient :
- L’année de fabrication du chauffe-eau.
- La capacité et la localisation (particulièrement importante si l’appareil est situé à un étage supérieur).
- La présence d’un bac de rétention ou d’un drain de plancher à proximité.
Une inspection simple et un remplacement proactif peuvent éviter des milliers de dollars en dommages matériels et en pertes d’usage.
Les sinistres d’origine électrique — courts-circuits, surcharge ou défaillance de composants — sont une préoccupation majeure pour les assureurs. Le type d’installation et son âge influencent directement la décision d’assurer ou non un bâtiment.
Les points d’attention courants incluent :
- Le type de câblage (par exemple, le vieux fil d’aluminium est jugé à risque).
- La capacité du panneau électrique (minimum 100 ampères pour les immeubles résidentiels modernes).
- La présence d’un disjoncteur différentiel dans les zones humides (cuisine, salle de bain).
Un entretien régulier par un maître électricien certifié, la mise à niveau des panneaux et le remplacement de câblages désuets démontrent à l’assureur une volonté d’atténuer le risque.
Les fuites d’eau liées à une tuyauterie vieillissante ou à des matériaux à risque (comme les tuyaux en polybutylène ou en plomb) constituent une part importante des sinistres résidentiels. C’est pourquoi la plomberie est un autre aspect clé de la souscription.
Les assureurs évaluent notamment :
- Le type de tuyauterie (cuivre, PEX, PVC, etc.).
- L’année d’installation et les rénovations récentes.
- La présence d’un système de détection de fuite ou de fermeture automatique de l’eau.
Des travaux de modernisation, même partiels, peuvent avoir une influence positive sur la décision de l’assureur ou sur le montant de la prime.
L’entretien des immeubles résidentiels n’est pas qu’une question de confort ou d’esthétique : il s’agit d’un enjeu financier et assurantiel. En gardant leur bâtiment en bon état, les propriétaires réduisent non seulement les risques de sinistres, mais aussi les obstacles à l’obtention d’une couverture adéquate.
Pour les professionnels de l’assurance de dommages, la qualité de l’entretien constitue un indicateur fiable du comportement futur du risque. En d’autres mots, un immeuble bien entretenu reflète un assuré prudent — et un risque mieux maîtrisé.